dimanche 12 novembre 2017

BANGLADESH

                                                                 Carte du Bangladesh
Le Bangladesh s’appelait Pakistan Oriental. Au moment de la partition de l’Inde en 1947, les musulmans de l’est de l’Inde ont migré vers l’est pour fonder un nouveau pays, le Pakistan Oriental et les musulmans de l’ouest ont créé le Pakistan Occidental à l’ouest de l’Inde. En 1971, le Pakistan Oriental entre en guerre avec le Pakistan Occidental. Après 9 mois de combats et l’intervention de l’Inde, le Pakistan Oriental devient le Bangladesh et le Pakistan Occidental devient le Pakistan.
Le Bangladesh est surtout connu chez nous pour ses inondations annuelles, la famine, les émeutes entre tribus, l’instabilité politique et la corruption. Bien qu’il soit situé sur les terres fertiles du delta du Gange et du Brahmapoutre, la pauvreté est endémique pour ses 170millions d’habitants.

             Notre séjour: du 24 octobre au 14 novembre 2017 soit 3 semaines
Depuis Paris, nous avons pris un vol avec Kuwait Airways, 10h de vol et 5h d’escale à Koweit City dans un aéroport avec plusieurs halls de transit bas de gamme avec WC sales et sièges brinquebalants. Vol très confortable, surtout de Koweit à Dacca dans un avion presque vide où l’on a pu dormir étendus sur 3 sièges. Personnel et repas de bon niveau. Coût: 466€ p.p. aller simple. A l’aéroport de Paris, on nous a demandé de voir notre vol de sortie du Bangladesh. Idem à l’arrivée, la police qui ´donne ´ les visas nous a demandé de voir la réservation du vol de sortie du pays.


VISAS: On peut obtenir un visa à l’arrivée. Remplir un formulaire avec le nom et l’adresse d’un hôtel, le nombre de jours du séjour. C’est 51 USD p.p. jusqu’à 30 jours. Ce sont eux qui nous ont demandé la réservation du vol de sortie.
CHANGE: changer ses euros ou dollars aux nombreux changes à la sortie de l’aéroport. Faire marcher la concurrence. Sur les 500€ qu’on changeait, il y avait 15€ de différence. Avec une coupure de 500€, ils donnaient un meilleur prix qu’avec 5 coupures de 100. On a eu 96.20 takas pour 1€. Pour arrondir, 100 takas bangladais font 1€.
AEROPORT-HOTEL: notre hôtel (voir ci-dessous) est bien centré dans la Dacca moderne, à 17km de l’aéroport et à 6km de Old Dacca. Pas de navettes, mais des taxis. C’est le début des marchandages. Les taxis varient entre 800 et 1200 takas soit 8 à 12€. On a pris celui à 800 Tk soit 8€, mais durant tout le trajet, il nous a dit qu’il était pauvre et qu’il fallait lui donner plus.
CARTES ROUTIÈRES: télécharger maps.me sur la tablette. Bien pratique car cela fonctionne sans Internet.
TOUR OPERATOR: A Srimangal, nous avons parlé longuement avec un guide qui nous a donné quelques bons conseils. Il est sympathique, il parle très bien l’anglais et connaît à fond son pays. Il peut organiser n’importe quel voyage sur mesure. Il s’appelle Jahid Hasan. Son email est hasanjahid461@gmail.com



Dacca ou Dhaka, orthographe anglaise 
Dacca est la capitale du Bangladesh. Elle a englobé les villes alentour et fait 19 millions d’habitants soit environ le tiers de la France ou le double de la Suisse.
La ville grouille de vie. Les trottoirs et les rues sont toujours congestionnés par les piétons, les véhicules à 2-3 ou 4 roues et les marchands.
Le coût des embouteillages a été estimé à plusieurs millions de dollars de perte par an pour l’économie du pays.

Claude a fait une petite vidéo du trafic à Dacca:  https://youtu.be/GjNGzRmXt68  à 15.00, donc pas aux heures de pointe du matin et du soir où c’est pire. Vous entendez les klaxons, c’est comme ça du matin au soir. C’est assourdissant et abrutissant. L’ambulance qu’on entend ne peut pas avancer et personne ne lui laisse la place.


Fini l’anonymat du métro parisien ! Ici, on nous dévisage, mais avec bienveillance. Les gens viennent faire un selfie avec nous et ils essaient de pratiquer leurs quelques mots d’anglais.
Un papa m’a demandé de poser pour un selfie avec son petit garçon. J’ai proposé qu’il me prenne en photo avec sa femme et sa petite fille.

NOTRE HÔTEL est l’Hôtel Shuktara, Indira Road. On paie 32€ par nuit, réservation sur booking.com. Chambres claires et spacieuses, lits excellents, bon wifi, air conditionné, personnel à la réception parlant anglais. Un point négatif, le ménage est mal fait, les draps des lits ne sont pas changés entre les clients. Le manager s’en excuse mais à notre deuxième passage, c’était tout aussi sale avec les draps des précédents clients. A notre troisième passage, nous exigeons de nouveau qu’ils changent les draps. J’avais fait une petite croix au stylo dans un coin discret des draps... et mes croix étaient toujours là. On ne comprend pas qu’un hôtel de ce standing se permette de ne pas changer les draps. Nous sommes allés voir un hôtel à 10€ dans le vieux Dacca, Hôtel Al-Razzaque International. Trois étages à grimper avant d’arriver à la réception, pas de wifi, pas d’air conditionné mais un ventilateur, assez propre, tout est vieux mais pour le prix, c’est pas mal.


Le marché devant notre hôtel
                                                           Du poulet en quantité
                           Ca pue tellement que même les bangladais se bouchent le nez.
Vente de curd, une sorte de yaourt

Balade dans le Old Dacca ce matin: 35 minutes pour 6km.
On a pris un CNG ou baby-taxi qui est une moto sur 3 roues avec une cage grillagée pour les clients. Les conducteurs veulent toujours nous faire payer plus que normal bien qu’ils aient un compteur. Le personnel de l’hôtel nous a dit de ne pas payer plus de 200-250 takas soit 2-2.50€ pour aller dans le Vieux Dacca.
A g. un CNG, moto à 3 roues qui fonctionne au gaz compressé ainsi que beaucoup de voitures, ce qui fait que Dacca est moins pollué que beaucoup d’autres mégapoles, New Dehli par ex. Les conducteurs se faufilent dans le moindre espace entre les voitures, les autobus et les vélo-taxis. Des champions! 
 
Un vélo-taxi
Les femmes musulmanes sont plus ou moins voilées.
Il ne faut pas avoir l’ouïe trop fragile car les klaxons sont assourdissants, pas une seconde de silence. Chacun klaxonne pour se frayer un espace libre, en frôlant les autres véhicules. Et comme les embouteillages sont continuels, c’est à celui qui fera le plus de bruit.

Le Vieux Dacca est un entrelacs de ruelles, bordées de cuisines, barbiers, vendeurs de toutes sortes.
Des vendeurs sur le trottoir  La mode est au henné pour les barbes et les cheveux blancs.
L’avantage du Vieux Dacca par rapport au Dacca moderne, c’est que les voitures sont interdites. On entend seulement les clochettes des vélos rickshaws et des motos CNG.

Non loin de Thana Mosque, les spécialistes des arrangements floraux pour les mariages ou autres fêtes.
Ce vendeur nous montre fièrement ses guirlandes. On nous salue gentiment, j’ai même reçu une rose en cadeau.
Décoration d'une voiture de mariés
                            Souvent à Dacca, les gens vivent et travaillent dans la saleté. 

Fabricants de décors en sagex pour les anniversaires

RESTAURANTS: après un mois de cuisine française, c’était le moment de se mettre au régime. Ça tombe bien. Si l’on veut manger non épicé ou végétarien, c'est difficile. Hier, on a dû se contenter d’un bout de poulet et de riz blanc. On s’est mis au régime fruits et yaourts qu’on trouve dans le supermarché Agora tout près de notre hôtel. Le Park View Restaurant au niveau de la réception de notre hôtel Shuktara fait une bonne cuisine à des prix corrects.  
Au huitième étage du shopping center Bashundhara City, on a le choix dans une centaine de cuisinettes. Nous avons pris nos quartiers chez Indian Masala qui cuisine pour nous en limitant les épices. On paie 2.50 à 3.50€ p.p.

Dacca, Bashundara City Shopping Center date de 2004. C’est un complex de 1500 boutiques sur 7 étages. Tout y est nettement plus cher que dans la rue. Au sous-sol, un grand magasin, mais sans produits frais. Y aller pour les restaurants du huitième étage. 
              Dans plusieurs endroits de la ville, les gens peuvent lire le journal sur les murs.

Dacca, Fort Lalbagh: entrée 200 takas soit 2€ p.p. / 20 takas pour les bangladais. Nous n’avions qu’un billet de 500 takas, 5€. Ils nous ont refusé l’entrée par manque de change. On reviendra peut-être.

Dacca, Sadarghat, prononcer Sodorgat est l’un des ports de Dacca sur la rivière Buriganga.
               Intéressant pour le trafic incessant des barques chargées de clients et de marchandises.
L’eau et les rives sont tellement sales qu’on n’a aucune envie de goûter au poisson local servi dans les gargotes.
C’est là aussi que sont déchargés des camions de pommes ou d’oranges made in China et in India. Ce monsieur nous explique qu’il achète en grandes quantités et qu’il choisit les produits indiens.
Barbiers dans la rue

On a parcouru le marché au risque de se faire écraser par les rickshaws qui slaloment entre les étals. Il fallait aussi bien regarder où l’on posait nos pieds sur un sol encombré de détritus. On se sent observés, mais pas inquiets car ce n’est que de la curiosité. Comme toujours, on nous demande de quel pays nous sommes et ils sont tout fiers de rajouter : Zinedine Zidane, welcome in Bangladesh.
Partout, des paan ou feuilles de bétel sont à vendre, bien arrangées dans d’immenses paniers. Ils enduisent ces feuilles d’une pâte de chaux, ils ajoutent un peu de noix d’arec et les plient avant de les mettre en bouche pour les mâcher longuement. Leur salive, leurs dents et leurs crachats seront d’un orange vif. Ce mélange est apprécié et offert après les repas car il favorise la digestion. Il a aussi des effets grisants d’où une grande consommation dans presque tous les pays d’Asie.

Dacca, Ahsan Manzil, le Palais Rose  Entrée 100 takas soit 1 € p.p.
Les bangladais font la queue pour entrer. Pour la première fois en 4 jours de visite de Dacca, nous croisons un blanc, c’est un jeune américain.
Ce palais a été construit en 1872 par le nabab Ghani, l’un des plus riches propriétaires de l’est de l’Inde. Ce palais a été laissé à l’abandon quand les princes ont perdu leur fortune, mais en 1980, il a été restauré à l’identique grâce à des photos datant de l’ère de splendeur des Indes britanniques. La visite de l’intérieur ne nous a pas impressionnés, mais c’était marrant de voir les bangladais s’agglutiner devant les salons aux meubles fatigués ou la salle à manger aux 30 couverts.


Dacca, le Parlement du Bangladesh 
Pas de chance, nous ne pouvons pas entrer dans les jardins du Parlement aujourd’hui à cause d’un Séminaire.
Ce bâtiment est l’œuvre d’un architecte américain, Louis Kahn qui a été mandaté en 1963 par le Pakistan Oriental. Il n’a pu le terminer qu’en 1982 après la guerre sanglante d’indépendance du Bangladesh. L’art de Louis Kahn est d’avoir su travailler le béton en cylindres et boîtes rectangulaires ajourés de triangles, de cercles et d’arceaux. 


Train de Dacca à Srimangal: 4.30h de voyage, 240 takas soit 2.40€ p.p.
Nous avons acheté notre billet le jour avant à la Kamalapur Railway Station. Il ne restait que des places en 2ème classe pour le train de 6.35h du matin. Trajet assez confortable. Durant tout le trajet, des mendiants passaient dans les allées ainsi que des vendeurs de fruits, thé et autres. Les mendiants sont très insistants. Les bangladais leur donnent souvent la pièce. 
On a vu des paysages de rizières, puis des plantations de thé, mais en quittant Dacca, c’était plutôt des abris en bâches plastiques de pauvres gens qui vivent parmi les détritus.

Srimangal, au NE du pays 
Notre HOTEL à Srimangal, le Grand Selim Resort Tours est à 27€ la nuit. Il est situé au sud de la gare dans les rizières. Hôtel simple, propre, air conditionné, lits durs, eau chaude, wifi assez laborieux, personnel très gentil avec l’un des réceptionnistes parlant anglais. Bien préciser au CNG que c’est Grand Selim Resort et non Grand Sultan Resort qui coûte 150€ la chambre. Le nôtre, le Grand Selim est un hôtel récent et quasi inconnu des taxis. Préciser qu’il est sur la BTRI road, compter entre 100 et 150 takas depuis la gare.

Srimangal, Lowacherra National Park
Ce matin, en moto CNG, 200 takas soit 2€, on part vers le Park qui ouvre à 9.00h. Entrée: 500 takas soit 5€
Nous avons demandé de parcourir les sentiers sans guide. Il n’y en a pas besoin car ils sont bien ouverts. Le Parc protège une très belle forêt habitée par quelques espèces de singes. Nous en avons aperçus 2 fois qui cabriolaient haut dans les arbres.
La troisième fois, c’était un langur ou Phayre ´s Leaf Monkey qui mangeait des feuilles de bambou non loin du sentier. Il est très joli avec ses lunettes blanches.
Comme d’habitude, nous avons cherché des oiseaux. Nous n’avons vu que des espèces que nous connaissions déjà.
Nous avons aussi vu de jolis papillons et de belles araignées tissant des toiles géantes.
Il faut éviter de fouler les herbes. J’ai trouvé 5 sangsues sur mes pantalons et Claude une seule qui lui a laissé un souvenir saignant.
Pour le retour du Park, nous avons pris le bus public à 15 takas soit 0.15€ p.p. qui nous a conduit en ville de Srimangal.

RESTAURANT: en pleine ville, à ce GPS 24.308301, 91.735559, un bon resto plein de bangladais où l’on mange très bien pour 1.50€ p.p.

Srimangal, Baikka Beel Wetland Sanctuary
Ce matin, visite d’une immense zone humide protégée où nous étions tout seuls pour longer les digues surélevées entre des beels ou étangs. 
C’est un endroit qui ne peut se visiter qu’avec une moto CNG. Le responsable de l’hôtel en a réservé une pour nous: 700 takas soit 7€ pour la matinée. C’est à 20 minutes de bonne route vers le nord puis 30 minutes de pistes en boue et ornières.
70 millions de personnes vivent sur des terres inondables et en tirent leur subsistance. Les habitants de ces terres sont aidés et conseillés par des organisations gouvernementales. Le but du gouvernement est d’éviter que des millions de paysans perdent tout et se retrouvent dans les périphéries des grandes villes. Ils les aident à mieux gérer leurs piscicultures, à planter des arbres pour retenir les eaux, à protéger la qualité de l’eau... 
Ici, ils nourrissent les poissons avec des aliment agglomérés qu’ils jettent à la volée.

Jacinthe d’eau: cette plante est d’origine sud-américaine. Elle a envahi le monde entier. Le problème est qu’elle pousse très vite et prend la place des plantes natives. Elle asphyxie les piscicultures et c’est un combat de chaque jour puisqu’il faut les arracher une à une.
Nous avons vu beaucoup d’oiseaux mais aucun nouveau. 
Le cadre est idéal pour voir comment les gens vivent dans ce milieu aquatique. Ils pataugent souvent dans la boue, lavent leur vaisselle et leurs vêtements dans de l’eau brune et polluée. C’est là le problème. L’eau est partout au Bangladesh mais la population manque d’eau potable. Ils ont quelques chèvres, une ou deux vaches, des poules, des canards en plus d’une pisciculture.
Contrairement à l'Inde où les bouses de vache sont façonnées en galettes, ici, ce sont des brochettes. C'est un bon combustible naturel.
Dans les environs de la ville, outre des plantations de thé, on a vu la récolte de la sève des hévéas.

Srimangal - Dacca en train, départ du train à 8.40h de Silhet et à 11h de Srimangal.
Nous avons réservé nos places 2 jours avant. Srimangal est à mi-distance entre Silhet et Dacca. En fait, pour avoir des places numérotées et être assis pour les 5h de voyage, il faut acheter des billets Silhet-Dacca. Coût: 425 takas p.p. soit 4.25€. Le train avait une heure de retard et a mis 6h au lieu de 4.30h pour faire le trajet.

Dacca
On a tous les deux la grippe. On en profite pour ... ne rien faire.

Dacca - Saidpur au N-ouest du pays.
Pour nous éviter 10h de train, nous allons à Biman Bangladesh Airways acheter des billets d’avion. L’aller-retour coûte 50.000 takas soit 50€ p.p. 45 minutes de vol. A Saidpur, aucun hôtel.


Dinajpur, au nord-ouest du pays, à 42km à l'ouest de l’aéroport de Saidpur
Depuis l’aéroport, aucun bus public. Il faut prendre les minibus-navettes pour rejoindre le centre de Dinajpur, coût 250 takas soit 2.50€ p.p. De là, prendre les auto-rickshaws pour les hôtels pour quelque centimes, 0.20€ puis 0.10€. 

HÔTEL-RESTAURANT: Les hôtels Diamond et El Rashid, en plein centre, étaient pleins et semblaient assez bas de gamme. Nous sommes allés à Parjatan Hotel avec un autre auto-rickshaw. L’hôtel est à 3km du centre. C’est le mieux de la ville à 2800 takas soit 28€, air conditionné bruyant, eau chaude, wifi avec mauvaise connexion, lit dur, assez propre, mais tout est vieux. Le restaurant de l’hôtel est tout à fait convenable.

Dinajpur, Kantagi Temple ou Kantanagar Temple
Un employé de l’hôtel a négocié pour nous un auto-rickshaw, moto à 3 roues, pour 300 takas soit 3€ pour nous amener au temple qui est à 20km au nord de Dinajpur, nous attendre sur place et nous ramener à l’hôtel. Une heure de trajet à slalomer entre camions et motos dans une cacophonie de klaxons: nos tympans souffrent beaucoup au Bangladesh.
Kantagi Temple est l’un des plus beaux monuments hindus du Bangladesh. A l’origine, il était couronné par neuf jolies coupoles qui sont tombées lors d’un tremblement de terre en 1897.
Il a été construit en 1752 par le maharaja de Dinajpur Pran Nath. Il est dédié à Krishna.
                                                            L'arrière du temple
Il est remarquable par ses centaines de panneaux de terre cuite sculptés. Les artistes racontent la vie quotidienne dans leurs sculptures, par ex. une femme massant les jambes de son mari, une autre enlevant des poux dans les cheveux d’une compagne. D’autres panneaux racontent des scènes religieuses du Ramayana et de la mythologie hindoue dont les héros sont Rama et Krishna; d’autres encore des scènes de la vie du maharaja et des aristocrates au pouvoir.
Ce temple est absolument superbe.
A la sortie, un barbier retirait le masque de beauté de son client avec un fil à couper le beurre.

Toute la plaine alluviale est couverte de riz et de légumes. A propos de légumes, j’ai lu ce matin dans le journal que 50 % de la récolte est contaminée par des pesticides. 
Ce sont ces plaines alluviales qui chaque année risquent les inondations. S’il pleut beaucoup sur l’Himalaya, l’eau dévale les pentes qui ont été déforestées et le travail de millions d’agriculteurs est sous l’eau d’où la famine et l’exode vers les bidons-villes de Dacca.
Le long des routes, ces femmes confectionnent des galettes de maïs très fines qui sont ensuite séchées avant d’être mises à frire dans de l’huile.

Dinajpur, Rajbari
De nouveau, l’un des responsables de l’hôtel va aller dans la rue et négocier un auto-rickshaw pour nous. C’est rare qu’on soit autant assisté et si gentiment. Ils savent qu’on aurait de la peine à se faire comprendre et à obtenir le juste prix. Cette fois, pour aller à ces ruines à 4km, cela nous coûtera 1€ aller-retour.
Dans l’enceinte d’un palace dont il ne reste que quelques murs, ce temple rose, encore en activité, est dédié à Krishna. Il attire beaucoup d’hindous, et des milliers de pèlerins lors des festivals annuels. Il faut se déchausser pour y entrer. Dans ce pays musulman, Dinajpur fait exception avec 40 pour 100 de sa population de religion hindoue.
Dans une cour du palais, séchage de galettes de maïs

Dinajpur-Rangpur
80km en bus pour 1.10€ p.p. et 2h de trajet La salle d’attente des bus est noire de crasse du sol au plafond. On préfère encore aller attendre dehors. Notre chauffeur de bus conduisait le pied au plancher et le doigt sur le klaxon. De plus, il criait sur tout ce qui ne bougeait pas assez vite devant lui. Il passait les villages surpeuplés au 60km/h. Mon Lonely Planet mentionne que c’est le pays au monde où il y a le plus d’accidents mortels. 

Rangpur, Tajhat Palace Entrée: 200 takas soit 2€ p.p. pour les étrangers
Que sommes-nous venus faire à Rangpur? Lonely Planet mentionne un palais de raja, l’un des plus beaux du Bangladesh. Le voici, on aurait pu le zapper sans regret, mais il n’y a pas grand chose d’autre à voir. Claude s’est vu interdire de faire une photo avec son tripod, ordre du gouvernement. Comme il est français, il l'a quand même faite... pendant la discussion. Ce palais a été construit au 19ème s. par un riche bijoutier et propriétaire de terre. Il a importé le marbre de l’Inde et le style de l’Europe. A l’intérieur, quelques objets anciens sont exposés dans des vitrines aux verres opaques. Rien de bien attirant.
A 2km du palais, on est allés dans ce temple de Kali ou Kali Mandir. Musique à fond, beaucoup de jeunes qui nous dévisagent. Ils ne voient pas souvent de touristes et pour cause. Plus kitsch, tu meurs. La déesse Kali vient à bout des forces mauvaises. Elle est aimée pour ce pouvoir. Dans l’enceinte du temple, de nombreux personnages du culte hindou en plâtre aux couleurs vives et aux attitudes incompréhensibles pour nous, mais nous avons vu un pèlerin mettre quelques sous et prier.

Au retour dans l’auto-rickshaw, c’est pour une fois nous qui avons demandé une photo. C’est une jeune musulmane de 18 ans qui m’explique que les femmes doivent obéir à leurs pères et leurs maris pour leur habillement. S’ils sont très pieux, me dit-elle, ils exigeront qu’elle se cache le visage. C’est vraiment une affaire de famille et elle a des copines complètement voilées et d’autres en jeans.

La ville de Rangpur est aussi encombrée et bruyante que partout. Les balades à pied ne nous ont pas apporté grand chose de nouveau: des marchés, des échoppes, des artisans. Par chance, notre hôtel est dans un parc verdoyant et calme.

HÔTEL: RDRS Guesthouse Immense hôtel géré par des ONG. Coût: 2500 takas soit 25€, propre, lits durs, eau chaude, air conditionné bruyant, wifi très bien, bon petit déjeuner inclus. Pendant ces deux jours, nous avons mangé le menu du jour au resto de l’hôtel. Très bien pour 4.30€ p.p.: poulet, poisson ou mouton, riz, dal et légumes.

Retour à Saidpur, à 36km à l’ouest de Rangpur, pour notre vol de retour à Dacca. Ce vol nous évite dix heures de bus qui nous auraient mis à plat d'autant plus avec un folo comme hier au volant.



Nous n’avons pas eu le temps d’aller dans le sud à Bagerhat pour ses mosquées, dans les Sundarbans pour une immense mangrove, à Chittagong pour la casse des gros tankers et pour les Chittagong Hill Tracts où l’on peut beaucoup marcher et découvrir les populations locales, mais avec guide et permis obligatoires. Jahid mentionné en début de page aime beaucoup cette région et il serait un excellent guide. Il pourrait avant votre arrivée, obtenir tous les papiers nécessaires. Si nous l’avions connu au début de nos 3 semaines ici, nous l’aurions engagé.
Au SE du Bangladesh, dans la région de Cox’s Bazar et Teknaf, des réfugiés Rohingyas vivent dans des camps en bâche plastique depuis maintenant 3 mois. Ils sont plus de 600.000 dont 36.000 enfants qui ont perdu leurs deux parents. Ils ont fui leurs villages brûlés par les militaires birmans, leurs femmes sont violées, leurs cultures brûlées et leurs quelques biens volés. Les bouddhistes birmans comme les militaires ne veulent pas de ces Rohingyas musulmans. Ils leur refusent tous les droits y.c. celui d’avoir des papiers d’identité. Ils ne sont ´rien’. Nous regardons France2 tous les jours, mais ce drame est occulté. Pauvres Rohingyas qui n’ont pas de valeur sur le plan économique international et qui doivent attendre sous leurs bâches que la Chine, l’Inde et la Birmanie s’entendent sur leur sort. 

En conclusion:
Le Bangladesh est un pays qui n’attire pas les touristes. En 3 semaines, on a vu un jeune américain au Palais Rose de Dacca et 3 tchèques à la gare de Srimangal. Nous y sommes venus par curiosité car depuis des dizaines d’années, quand on parle de catastrophes naturelles genre inondations faisant des millions de sans-abris ou cyclones ou famine, on cite le Bangladesh. C’est en voyageant dans ce pays qu’on entrevoit le mieux ce qui se passe. Vu du ciel, ce pays ressemble à une toile d’araignée dont les fils sont des rivières. 170 millions de personnes pourraient y vivre bien si ces rivières n’inondaient pas les terres cultivées à chaque mousson. Problème apparemment insoluble. 
Cela dit, le Bangladesh a peu d’attraits touristiques, peu de sites historiques encore debout, des villes, des villages, des marchés comme en Inde où nous avons passé 10 mois, mais en moins bien, moins varié. L’Inde reste notre favori.
Heureusement que les bangladais sont agréables. Ils nous dévisagent beaucoup et nous demandent souvent des selfies. Nous serions venus en camping-car, nous aurions sûrement plus aimé ce pays car tout en restant proches des gens, nous aurions pu nous isoler du bruit, de la saleté et de l’inconfort des déplacements avec les moyens publics. Dommage qu’on soit partis de l’Inde sans y venir.

Ce 14 novembre 2017, nous prenons un vol Dacca-Bangkok où nous allons faire la demande d'un visa pour la Chine. 

Pour nous contacter, utilisez plutôt cette adresse email: lesrabenvadrouille@gmail.com 





















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