mardi 24 juillet 2007

PHILIPPINES

                                      Carte des Philippines avec les quatre îles que nous avons visitées.

Les Philippines, c’est 7000 îles dont les deux plus grandes sont Luzon et Mindanao, chacune deux fois la Suisse. 
Nous n'avions pas de blog à l'époque. Nous avons fait cette page à l'aide de mes notes de voyage et de quelques photos de Claude.

27-5-2007 au 24-7-2007, 2 mois aux Philippines 

LUZON Vol de 2h avec Airasia de Kota Kinabalu à Manille, 100€ p.p. L’aéroport de Airasia est à 120 km de Manille. On ne trouve qu’un hôtel, trop cher.
Manille  On va au Supermarché SM pour acheter une carte téléphonique et les billets de bateau. Il fait frais, c’est bien agréable dans cette chaleur tropicale qui sévit au dehors. Mais c’est infernal tellement c’est bruyant. Chaque boutique met à fond sa propre musique et je ne pouvais pas comprendre ce que me disaient les vendeurs. Après une heure de tintamarre et de dialogue de sourd, on est ressortis ... pour tomber dans la cacophonie des klaxons, des moteurs pétaradants et des radios dans les voitures. Ils sont 11 millions dans cette mégapole. Après le calme de Borneo, Manille nous apparaît comme une ville de fous. 
Manille était une belle ville qui ne s’est jamais relevée de sa complète destruction pendant la deuxième guerre mondiale autant par les japonais que par les américains qui l’ont bombardée. Un million de philippins sont morts et 50.000 américains. Le Cimetière américain est le seul endroit de Manille un peu plus calme où l’on a pu voir quelques oiseaux. Dans les autres Parcs, ils ont des haut-parleurs tous les 50 m qui diffusent de la musique peu à notre goût.
A Manille, la seule attraction pour nous a été les taxis collectifs, les jeepneys qui peuvent prendre une vingtaine de personnes. Ils sont très beaux, chromés, bariolés, bigarrés, dorés...


LUZON, Mt Makiling / Los Banos
Nous passons 10 nuits dans le petit hôtel Trees Lodge, dans le campus d’une université de 7.000 étudiants. La forêt est squattée par des familles entières mais encore pas trop abîmée. Elle est connue par les ornithologues. Il faut chaque matin marcher 5 km et suer beaucoup car il fait entre 35 et 40 degrés, mais nous avons vu quelques bons oiseaux comme le Ashy Ground Thrush que les ornithos du coin n’avaient pas vu depuis 20 ans.
                                                    Une fleur, sorte d'arum, de la forêt du Mt Makiling

LUZON, Subic, ancienne base navale américaine
La base a été abandonnée en 1992, mais on peut y dormir dans des containers-dortoirs. Plusieurs milliers d’américains y ont vécu et ils avaient protégé les forêts alentour pour y entraîner leurs soldats à la vie dans la jungle. Le site est bien mais la procédure contraignante. Il faut un permis et être accompagné par deux gardiens pour chercher nos oiseaux.  



PALAWAN, île au sud-ouest de l’archipel
Le 14 juin au matin, on prend l’avion pour Palawan, Puerto Princessa, une petite ville bruyante et polluée que nous quittons le plus vite possible. On a goûté le pied de porc pané, une spécialité du coin, c’était bon mais trop gras.
Bus déglingué pour Sabang Quand il commence à pleuvoir et comme il n’y a plus de fenêtres, on doit monter des planches en bois. L’eau ruisselle de partout. 

Sabang     Nous logeons à Taraw Lodge: joli petit bungalow en bord de plage pour 12€. Sur la plage, des balanciers.

Monitor Lezard
                                                     Palawan Peacock Pheasant

Pour nos oiseaux, il faut s’éloigner de 4km, grimper trois collines, se hisser entre des racines, assez fatigant. On trouve le Hooded Pitta qu’on cherche depuis la Thaïlande.
                                                                       Belles racines
Macaque
Un matin, on se découvre couverts de piqûres genre punaises, qui démangent atrocement. Entre les deux, on en a environ 500. C’est intenable. Claude en est couvert au niveau de la ceinture et moi aux jambes. On ne sait pas ce qui s’est passé et dans le doute, on a fait changer les draps. Le lendemain, on avait encore plus de piqûres, alors on a changé d’hôtel. Sans regret, car en plus du manque d’hygiène, la radio marchait toute la journée jusqu’à 2h du matin. 
On est allés à Last Frontier, à 5 minutes de la plage, plus propre que le précédent mais tout aussi bruyant. Les philippins ne font pas du tout attention au bruit. Un irrespect total des autres. Ils ne sont calmes que quand ils dorment.

PALAWAN: Rivière souterraine de St Paul
                                     La rivière dont on voit le tunnel d'entrée sous la montagne
Une journée superbe. Cette rivière arrive à la mer après avoir creusé un tunnel de 8km dans une montagne en calcaire aux pitons hérissés qu’on découvre en bateau.
Pendant une heure, en bateau, on admire des centaines de stalagmites et stalactites géants ainsi que des hirondelles et des milliers de chauves-souris dont on entend bien les clics d’écho-location.
      Des chauves-souris
                                                           
Sur Palawan, nous marchons entre 5 et 10 km par jour pour nos oiseaux. C’est très éprouvant car il fait entre 30 et 40 degrés, mais nous sommes contents de notre cueillette de nouvelles espèces.
Retour à Puerto Princessa dans un autre bus déglingué et vol vers Mindanao, Davao.

MINDANAO : Bislig-PICOP
De Davao, 6h de bus déglingué aux pneus lisses et à la direction faussée. Contents d’arriver et un cadeau pour moi: une dizaine de piqûres de punaise aux fesses. Les précédentes commençaient à ne plus me démanger et l’on remet ça.
PICOP est connu des ornithologues car c’est une ancienne concession forestière abandonnée car ils achètent du bois meilleur marché à Borneo. Malheureusement des squatters sont installés dans ces forêts, ils coupent le bois et font des cultures. Impossible de chercher des oiseaux seuls. Pour deux jours, on a loué les services de Zado, guide ornithologique et d’un taxi jeepney pour 60€ par jour, de 4h du matin à 7h le soir. Zardo connaît  tous les chants et le coin spécifique pour chaque oiseau. Grâce à lui, on a fait une belle cueillette. 
A hôtel Paper Country Inn, les femmes de ménage changent les draps tous les jours mais n’ont pas l’idée de nettoyer le lavabo gras et crasseux. 
                                                             Photos prises dans une volière

MINDANAO Malaybalay, Mt Katanglad
En vain, on cherche l’aigle des Philippines qui mange des singes. Il est reparti il y a 15 jours après avoir élevé son aiglon près d’un observatoire. Très difficile de crêcher par là. On achète un billet pour le ferry pour Bohol.

Ferry de Mindanao à l’île de Bohol
Quelle nuit bruyante dans ce dortoir de 60 personnes: discussions, 2 TV, radios. On ferme un oeil entre 2h et 4h du matin, seul moment sans bruit. Il faut aussi veiller à nos bagages.

BOHOL, Chocolate Hills
Superbe paysage que ces 1268 collines qui sont nées d’un fond marin composé de coquillages, raviné par les pluies pendant des siècles. C’est vraiment exceptionnel comme formation géologique.
C’est facile de trouver un hôtel bien situé dans ces collines chocolat. 
Nous allons chercher des oiseaux au Parc Raja Sikatuna à 15 minutes en bus puis 2km à pied. On a deux jours de pluie continue et deux jours de beau qui nous permettent de trouver 8 nouvelles espèces.
Le Tarsier des Philippines est le plus petit primate du monde. Il tient dans ma main mais peut faire des sauts de 3 m d’une branche à l’autre. Il devrait dormir le jour, mais il est tellement dérangés par les touristes qu’il dort la nuit. Les locaux vont les attraper dans les forêts pour en faire une attraction touristique. Comme les oiseaux, ils sont en danger d’extinction, mais qui s’en soucie?

Retour à Manille en avion. Le vol a 8 heures de retard, pas drôle dans un aéroport pourri sans salle d’attente.

LUZON, Manille
En ce 10 juillet 2007, on se retrouve sur l’île principale des Philippines, à Manille. Il pleut beaucoup et l’on découvre effarés que les rues de Manille ne sont plus qu’un torrent d’eau sale. Le taxi prend l’eau, les tapis intérieurs sont trempés et le chauffeur voudrait qu’on continue à pied, 15 minutes seulement disait-il. Il rêve! Il faudrait marcher avec de l’eau jusqu’au genou en portant nos sacs, au risque de se tordre une jambe dans les trous cachés des trottoirs... Finalement après bien des tours et détours, on arrive à notre hôtel. Il nous explique qu’à chaque fois qu’il pleut, Manille est inondée car ils n’ont pas de système d’évacuation. Pauvres habitants, cette ville est un vrai taudis.
Les seules jolies maisons de Manille sont les églises catholiques. On en visite une ou deux, richement décorées. L’Eglise est très puissante aux Philippines et rien ne se fait sans elle au gouvernement. Malgré la surpopulation, 80 millions d’habitants, l’Eglise ne prône que les méthodes naturelles comme contraception.

LUZON, Baguio
7heures de bus pour arriver dans cette ville où il fait bon frais, bien meilleur que dans les Basses Terres et à Manille. On est dans la Cordillère centrale. C’est à Baguio que se concentrent les universités et les Hautes Ecoles philippines. C’est ici aussi que sont cultivés tous les fruits, légumes et les fleurs pour la capitale et les autres grandes villes. On regrette de ne pas trouver de bons restaurants.

LUZON, Mt Data
4heures de bus et des paysages magnifiques de montagnes travaillées en espaliers et de vallées fertiles. Autour de l’hôtel du Mt Data, on devrait trouver des oiseaux... mais les locaux les mangent. En voyant qu’on cherchait des oiseaux, un visiteur philippin m’a expliqué que c’est la coutume, que pas plus tard qu’hier soir, il était à une fête dans un village et qu’ils ont rôti des dizaines d’oiseaux qui avaient été attrapés en forêt. Il était propriétaire d’une mine d’argent et il trouvait normal que les villageois le remercient lui et ses 12 invités en leur offrant des oiseaux.

LUZON, Sagada
C’est vraiment un plaisir de venir à Sagada. C’est là qu’on a rencontré les philippins les plus souriants et les plus sympathiques.
    Dans une belle forêt de pierre, des cercueils suspendus
Le village n’a rien de spécial, c’est l’environnement qui est très beau: du riz en terrasses, une vallée agricole bien entretenue, des pinèdes et forêts où l’on peut voir des ´Hanging Coffins’ ou cercueils suspendus. Ces cercueils sont les reliques d’une coutume ancestrale abandonnée de nos jours à moins d’être riche et de pouvoir offrir 20 cochons et beaucoup de poulets.


LUZON, Banaue
On est en mi-juillet et cette région est envahie de touristes et pour cause. Ces rizières en terrasses qui couvrent toutes les collines sont absolument superbes. Elles ont 2000 ans et sont toujours scrupuleusement travaillées avec soin.
Rizières en terrasses de Banaue
Banaue est un petit village de montagne. On a loué un tricycle pour monter les 20 km jusqu’au Mt Polis. On pensait trouver encore quelques coins de forêt pour nos oiseaux, mais tout a été coupé ces dernières années pour planter des choux et des carottes.
                                                    Le riz sèche le long des routes.

En conclusion, sur le plan ornithologique, cela valait vraiment le coup de venir aux Philippines. On aura vu 186 espèces d’oiseaux dont 110 nouveaux et parmi ces nouveaux, 96 endémiques c-à-d des oiseaux impossibles à voir ailleurs. La recherche d’oiseaux est dure car elle exige des heures de marche d’approche. Les oiseaux se planquent dans des coins difficiles d’accès et on le comprend vu la chasse dont ils sont l’objet.
L’idéal aurait été d’avoir notre camping-car. Les prix des locations de voitures étaient de 50€ par jour sur Luzon. Les transports publics en bateau, bus ou jeepneys sont fatigants et surtout, il vaut mieux ne pas savoir quand ont été fait les derniers contrôles techniques.
On se demande pourquoi ce pays est tellement en retard par rapport à la Thaïlande ou à la Malaisie. Dans les années 60, il allait mieux que les autres. 

On va surtout regretter les boulangeries. C’est rare qu’en Asie on se régale de pain. Et là aux Philippines, c’est toujours du pain frais, genre pain espagnol plutôt que baguette parisienne, mais vraiment très bon, ainsi que les papillons aux amandes en pâte feuilletée. C’est le seul pays d’Asie qui mange autant de pain. Cela est dû à la colonisation espagnole pendant 333 ans, puis américaine pendant 50 ans.


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