mardi 11 février 2025

BRESIL_Nord_Brasilia

Itinéraire de 2025
Frontière Pérou / Brésil / 1. Porto Velho  2. Alta Floresta  3. Chapada dos Guimares  4. Boa Nova  5. Porto Seguro  6. Espirito Santo


SORTIE PÉROU / ENTRÉE BRÉSIL   10-2-2025

Douanes faciles et rapides à Inapari et Assis Brazil. Ne contrôlent ni les fruits et légumes, ni l’assurance du véhicule. On obtient 90 jours permis au Brésil, possibilité de demander 3 mois de plus juste avant l’échéance des trois premiers mois.

Notre prochain site ornithologique est à 2.500 km de la frontière d’Assis Brazil. C’est Alta Floresta dans l’Etat du Mato Grosso. La route est goudronnée mais parsemée de trous, il faut slalomer et faire très attention. On pourrait raccourcir un peu le kilométrage en prenant des pistes en terre mais en saison des pluies, il faut oublier. Les fermiers ont tous les pieds dans la boue.

Au Brésil, les forêts ont presque toutes été coupées pour les cultures et l’élevage de milliers de vaches genre zébu indien avec une bosse sur la nuque.

On roule, on roule dans des paysages bien verts mais peu intéressants.


1. PORTO VELHO 12/14-2 2025

Arrêt au barrage de Porto Velho dans une forêt encore protégée. Jolie récolte d'oiseaux en plus d'un dauphin rose et d'un singe vraiment spécial.
On avait cherché ce faucon orangé / Orange-breasted Falcon sur la pyramide du Grand Jaguar à Tikal, au Guatemala.
          Araçari à double collier / Red-necked Aracari identifié grâce à cette photo
                                  Le saki équatorial est de la famille des singes.

2. ALTA FLORESTA  18/21-2-2025  GPS: -9.881669, -56.103482

Alta Floresta est à 1.400 km au sud de Manaus et Santarem où nous étions allés il y a 20 ans. Comme il nous manquait encore beaucoup d’oiseaux du bassin de l’Amazone, nous sommes venus à Alta Floresta.

On a fait 2.500 km en étapes d’environ 500 km par jour. Mais on n’a trouvé qu’un seul nouvel oiseau après 3 jours de recherche. Les raisons de cet échec sont multiples. La plus importante, c’est qu’en février, les oiseaux ne chantent plus et bougent moins. Deuxième raison: les bons sites ne sont pas ouverts au public, ils se visitent uniquement avec des guides. Troisième raison: les pistes sont très boueuses, impraticables souvent. Quatrième raison: au nord d’Alta Floresta, il est risqué de s'aventurer seuls dans les forêts.

Blue and Yellow Macaw / Ara bleu   Cet oiseau se voit et s'entend facilement partout.
                   Dusky Titi Monbkey                   On n'a vu ce singe qu'une seule fois. 
       Ornate Hawk Eagle / Aigle orné           Impressionnant mais déjà vu en Argentine

On doit revoir notre itinéraire pour ces deux prochains mois. 
Retour au sud, d’abord Cuiaba, puis Brasilia au centre du pays, puis direction la côte atlantique vers Sao Paulo, Rio de Janeiro... Le Brésil est 200 fois plus grand que la Suisse. D’un site ornithologique à un autre, on a souvent 500 km et parfois bien plus. Heureusement que Claude aime conduire et ne se fatigue pas.

3. CHAPADA DOS GUIMARES   24/26-2-2025  

Nous avons déjà passé dans ce Parc National à 700 m d’altitude, au NE de Cuiaba où la température est plus supportable qu’au nord. On peut y voir de jolies cascades qui tombent du plateau appelé ´chapada ´.

                                       Des falaises orangées au soleil couchant
Cette fois, nous avons passé du temps à parcourir la savane pour nos oiseaux. Mais en ce mois de février, les oiseaux ne s’activent plus. Ils ont élevé leurs poussins. Leurs plumes se renouvellent. Ils sont quasi invisibles.

Mario et Jeanne, propriétaires d’un lodge, nous invitent à dormir sur leur parking.

                              Blue-crowned Motmot / Motmot à tête bleue
Les Motmots sont les chouchous de Mario qui leur offre tous les soirs quelques larves.

Un matin au réveil, Claude me dit que ça lui pique un peu partout. Pas besoin de chercher longtemps, il a été envahi de tiques. J’ai dû lui en enlever une cinquantaine. Elles étaient minuscules, (2mm) mais responsables de piqûres qui démangent beaucoup pendant plusieurs jours. Je devais écraser chacune entre mes ongles.



Puis route vers l’est, direction Brasilia, au centre du pays à 1.500 km, dans un paysage de cultures industrielles et de pâturages pour des milliers de vaches. Les arbres sont rares. 

                              Vaches genre zébus élevées pour la viande
Depuis le Pérou, nous voulions aller chercher des oiseaux dans l'Amazonie puis le long de la côte atlantique. Le Brésil est immense: 8 millions de km carrés, 200 fois plus grand que la Suisse avec ses 40.000 km carrés. 

                           En route, une idylle entre des conures couronnées / Peach-fronted Parakeet

On traverse des kilomètres carrés de cultures industrielles de soja, canne à sucre, maïs et eucalyptus. On passe aussi des zones vallonnées où des coins de forêts ont été préservés, mais très difficiles d’y entrer: pas de chemin ou un portail avec chaîne.  Le décor est tristounet. Tout ce nord industriel est inintéressant. 


4. BOA NOVA  Etat de Bahia   6/7-3-2025  GPS: -14.411902, -40.136927

Enfin, nous voici arrivés non loin de l’Océan atlantique qui borde la côte brésilienne. On est dans l’Etat de Bahia qui a l’air très pauvre. Là, nous avons plus de chance de trouver des oiseaux malgré la population et les routes qui s’entrelacent. Au lieu des étendues de cultures industrielles du nord, on retrouve de petits villages et petites fermes disséminées dans les collines. C’est joli et bucolique si l’on prend les pistes en terre dans la campagne.

S’il y a des Refuges Sylvestres, ils sont difficilement accessibles sauf ici à Boa Nova.

      Gilt-edged Tanager / Calliste à ventre bleu à Boa Nova, déjà vu avant
Crescent-chested Puffbird / Tamalia rayé, déjà vu mais Claude a trouvé quand même 4 nouveaux oiseaux., impossibles à prendre en photo.

5. PORTO SEGURO  9/10-3-2025  GPS: -16.376501, -39.154229

Près de Porto Seguro, nous avons marché dans la petite Réserve Veracel où l’on a trouvé un nouvel oiseau et vu de jolis singes.

                        Ouistiti à face blanche / White-headed Marmoset
Le ouistiti ressemble à un très gros écureuil. Il est aussi vif que lui mais il a une tête moins sympa.
                             MJo traverse la rivière sur un pont suspendu.
Presque tous les soirs, on dort sur des aires de repos aux stations service. On bénéficie de la douche et d'internet. Mais ces semi-remorques bourdonnent. La nuit, MJo ne dort qu'avec des boules Quies. C'est pour notre sécurité qu'on dort en si charmante compagnie. Au Brésil, tous les transports de marchandises se font par camions. Ils sont des milliers sur les routes. 

6. FLORESTA NACIONAL DE GOYTACAZES  11-3-2025  

GPS: -19.46704, -40.068912

Cette petite Réserve est connue pour avoir les minuscules colibris appelés Minute Hermit sur le chemin qui mène à leur Réserve.

                                          Minute Hermit / Ermite d'Idalie
Claude a lancé leur chant en playback et sept curieux sont venus voir.  C'est un colibri rare, qui vit uniquement sur la côte atlantique au nord de Rio de Janeiro. 

6. BUDA DE IBIRAÇU  11-3-2025  GPS: -19.865623, -40.382306

On est dans l’Etat Espirito Santo, capitale Vitoria. 

Tout d’abord, on s’est trouvé devant un immense Bouddha avec une porte sacrée rouge appelée tori. On avait vu au Japon que tous les temples bouddhistes ont plusieurs toris à passer avant d’arriver au sanctuaire.

                                          Monastère bouddhiste à Ibiraçu, inauguré en août 2021

Ensuite, on a circulé dans la campagne au lieu de suivre la route principale, toujours en quête d’oiseaux. La région de Santa Teresa est très vallonnée, parsemée de morros, petites collines en forme de champignon. Les locaux cultivent du café mais ont gardé d'immenses zones de forêts. Des fleurs partout. C’est la première fois depuis longtemps qu’on s’exclame « Que c’est joli »

                                                        Du café partout
A l'arrière-plan, l'une des collines appelées morros qui jalonnent la côte atlantique du Brésil. 

                         Le café n'est pas encore mûr en ce mois de mars.

Un tiers de la production mondiale du café vient du Brésil. 27.000 km carrés de cultures. Le café est ramassé à la machine, sauf le café de qualité qui est ramassé grain à grain, à la main.

Puis descente vers les mangroves en bord de mer à Vitoria pour un petit oiseau. Mais Vitoria nous a rebuté: trop grand, trop bruyant, impossible de parquer, peu d’ombre disponible....

On s’enfuit en direction de Belo Horizonte et l’on s’arrête dans un poste à essence infernal qui nous incite à demander au personnel une place planquée derrière les bâtiments. Ouf, le bourdonnement des camions est supportable.



                                       


Pour cette page 13, c'est l'itinéraire vert de 2013.


Dans ce nord-est du Brésil, les grandes villes le long de la côte atlantique, Salvador de Bahia, Recife, sont surpeuplées et la côte veinée d’autoroutes. Nous sommes venus vers l’intérieur du pays.

Chapada Diamantina Parc National   19-11-2013
C’est à 400 km de Salvador de Bahia, à 1000 m d’alt et c’est vraiment un beau coin de pays. Le Parc protège des montagnes, des canyons, des cascades et des forêts. Les sommets sont souvent tabulaires et donnent à l’endroit un petit air particulier. Il y a plein de balades possibles le long des anciens sentiers utilisés jadis par les chercheurs de diamant, mais il faut avoir le pied alpiniste.


Lencois est une jolie petite ville coloniale, ville fantôme il y a 20 ans,  restaurée petit à petit pour accueillir les touristes. Un camping à la Pousada Lumiar à 25 R. p.p. soit 8 Euros. Ombre dangereuse sous le jaquier. Paolo, le proprio, parle français. Sa famille possède des mines de diamant, mais c’est interdit d’y travailler à cause de la destruction de la nature car le diamant qui reste, est sous la terre alors qu’avant, il était en surface.


Voici le roi du nord-est du Brésil pour les ornithologues, le Araripe Manakin. Nous avons fait 1200 km seulement pour le voir. Cet oiseau a été découvert en 1998 au pied de la montagne tabulaire d’Araripe. On a pu observer un mâle et quelques femelles, mais Claude n’a pas réussi à faire une bonne photo. Pour le plaisir des yeux, je vous mets celle de Mr Arthur Grosset.

 Brasilia  29-11-2013
Info voyageursBrasilia n’a pas de vrai camping. L’Auberge de Jeunesse permet le parking des camping-cars pour 20 R. p.pers. soit 6 Euros. Pas d’électricité. Pas d’ombre. Pas calme. Accueil sympa. GPS de l'Auberge de Jeunesse :  S 15°46.115  W 47°54.673

Bus 143 pour aller à la Torre de TV à 2 R.  Retour en taxi pour 15 R. soit 5 Euros.

Brasilia n’est pas entourée de forêts comme je me l’imaginais. A l’est, ce sont des cultures et à l’ouest, des collines verdoyantes entrelacées de forêts et de pâturages pour l’élevage.

Nous avons beaucoup aimé cette ville, originale et très aérée avec d’immenses avenues arborisées, des parcs pour s’y promener dans la verdure et les fleurs, agrémentés de cascades, lacs et lagons. Déjà en 1891, il était écrit dans la Constitution qu’il fallait créer une nouvelle capitale au centre du pays pour développer l’intérieur et désengorger la côte atlantique. Idée suivie par le projet pharaonique du président Kubitschek qui s'y est attelé en 1956.

Au cœur de la ville, le Giacometti brésilien, Bruno Giorgi, a rendu hommage aux milliers d’ouvriers, appelés les Cadangos, venus de tous les Etats du Brésil pour défricher et construire la ville en 4 ans. 
Cette superbe sculpture trône sur la Place des Trois Pouvoirs.

Les Cadangos, les ouvriers pionniers

L'avion de Lucio Costa
Lucio Costa est l’architecte-urbaniste qui a dessiné le plan de Brasilia. Vue du ciel, c’est un avion. Un fuselage de 12 km contient tous les ministères ( Santé-Affaires sociales-Environnement-Police etc.), le Palais présidentiel et les 3 Chambres du Pouvoir. Les ailes de 7 km chacune abritent les zones habitées par les civils et les hôtels. Ce n’est ni Paris, ni Sydney, des métropoles qui sont nées d’une bourgade qui a évolué dans le temps, mais c’est une ville réussie qui draine encore du monde puisqu’elle atteint les 3 Millions d’habitants dans la ville d’origine et les villes satellites.


                                                     La Cathédrale
Le fameux architecte Niemeyer a dessiné des symboles dans le béton. 

Sa Cathédrale est la perle de Brasilia. Un chef d’œuvre original. Le dôme est une couronne d’épines qu’on admire de l’extérieur. On doit descendre en sous-sol pour entrer dans la cathédrale et découvrir l’autel et des bancs pour 4000 fidèles, baignés par la lumière des vitraux de la couronne d’épines.  Incroyable. Les vitraux ont été offerts par la France.

La galette à g., ce sont les fonds baptismaux, accès depuis le sous-sol.
                                                  La Cathédrale à l'intérieur

L’architecte Niemeyer a aussi créé la Place des Trois Pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. Encore des symboles en béton. Le bol ouvert vers le ciel pour le Parlement figure les congressistes récoltant les idées et le bol renversé du Sénat où l’on concrétisera les idées. Les 2 Tours, c’est le pouvoir législatif.

Les Trois Pouvoirs


Le Palais d’Itamaraty, siège du Ministère des Affaires étrangères, est encore une œuvre de Niemeyer qui nous a beaucoup plu. La sculpture des 5 blocs de marbre représente les 5 continents.

Les élus de tous les Etats du Brésil viennent en congrès à Brasilia ainsi que les inévitables lobbyistes. Tous les hôtels sont pleins, sauf le week-end.


Un jeune architecte talentueux, C.A.Neves a construit l’Eglise Saint Jean Bosco. C’est un cube de béton sculpté en ogives. Quand on est assis à l’intérieur, on est baigné dans la lumière bleue des vitraux des 4 murs.




Brasilia
a tenu son pari puisque 3 millions de personnes y habitent, allégeant Sao Paulo et ses 20 Millions d’hab. et Rio de Janeiro avec 10 Millions d’hab.
Elle a beau avoir 55 ans, elle n’a pas vieilli, contrairement au Centre Beaubourg à Paris par exemple.



Nous faisons cette boucle de 11.000 km au Brésil principalement pour des oiseaux endémiques à des zones très restreintes. Nous ne recommandons pas ce nord aux voyageurs en camping-car : des paysages monotones où l’on ne voit que du soja et du maïs à échelle industrielle, très peu d’endroits agréables où s’arrêter. C’est un Brésil où l’humain n’a plus sa place. Les cultures OGM sont omniprésentes.  De qui se moque-t-on quand on voit le long de ces champs de grands panneaux «PRESERVE LA NATURE» ?

Il n’y a pratiquement pas de campings. On essaie d'éviter les postes à essence pour y passer la nuit,  très bruyants à cause des semi-remorques. On préfère chercher asile et calme auprès de particuliers qui toujours nous accueillent gentiment.


De Cuiaba vers le Pérou, 2000 km à l’ouest

Route asphaltée, peu intéressante au Brésil mais super belle au Pérou. C’est la route interocéanique qui relie le Pacifique à l’Atlantique, qui relie donc Lima à Sao Paulo en passant par Puerto Maldonado dans l’Amazonie péruvienne et la frontière Assis Brasil.

S’il reste un peu de forêt, elle est depuis longtemps délestée de ses bois de valeur, piquetée de palmiers et bananiers. Les tout premiers à investir la forêt ont été les seringheros qui récoltaient le latex des hévéas natifs.

Pauvre Amazonie
, transformée en pâturages pour des milliers de bovins, genre zébus indiens pour le marché de la viande et en plantations de papayes, bananes et caramboles.
Pâturages en Amazonie brésilienne

Culture de caramboles le 26-12-2013

En décembre, c’est l’été et la saison des pluies. Il ne pleut que quelques heures par jour, des pluies torrentielles. Il fait chaud, nuit et jour, 28° à 34° et l’on est beaucoup piqués par des mouches noires et autres. Les natifs nous ont dit que les nuits sont fraîches en juillet-août.
 


Pour nous contacter, utilisez plutôt cette adresse email: lesrabenvadrouille@gmail.com



 




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