lundi 6 février 2017

CAMBODGE 2

Un mois de séjour au Cambodge entre le 10-1-2107 et le 8-2-2017. De Bayon, petite marche vers Baphuon et la Terrasse des eléphants. Baphuon était l'une des premières pyramides d'Angkor et peu avant la guerre des Khmers rouges, le temple avait été démonté pierre par pierre dans un but de restauration, mais en 1975, les Khmers ont détruit toutes les archives. Les archéologues ont mis 10 ans pour mettre en ordre le puzzle et c'est seulement en 2011 que ce temple est devenu accessible au public. On est montés tout en haut par des escaliers vertigineux, mais rien de particulier n'a attiré notre attention et le Bouddha couché est quasi indécelable à nos yeux non exercés.

Phimeanakas était le temple royal, belle pyramide comme Baphuon, mais toutes les sculptures ont disparu.

À côté de Tep Pranam vivent des nonnes bouddhistes.
Nous sommes attirés par un moine qui bénit deux fidèles et leur moto à grandes casseroles d'eau tout en psalmodiant des prières.
Terrasse des éléphants
Cette terrasse immense était employée pour les cérémonies publiques. En grande pompe, des milliers de personnes, l'armée avec chevaux et éléphants, les dignitaires en carrosses, des danseurs, des vendeurs pouvaient déambuler le long de ces 350m d'esplanade. Des éléphants, des aigles-garudas et des lions soutiennent la terrasse.


Preah Khan est un temple bouddhiste construit par le roi khmer Jayavarman VII vers 1191. Il est un peu moins visité par les groupes organisés. Il faut donc en profiter en y arrivant à 7.30h, à l'ouverture. Il faudrait y entrer par l'entrée Est, mais les tuks-tuks ne demandent pas leurs avis à leurs clients. Ils trouvent plus facile d'arriver à l'entrée Ouest, une entrée secondaire, et de nous reprendre à l'entrée Est. 
L'entrée Est est l'entrée officielle, la plus large et la plus belle. Ici, un fromager et ses tentacules.
Ce temple vaut amplement 3 heures de zigzags dans un labyrinthe de couloirs, d'allées, de cours, de portiques, de gardiens qui enchantent par leur beauté, leurs couleurs, leur rareté comme ce stupa au centre du temple, symbole du bouddhisme.
                                              Ci-dessous, le Hall des danseurs.
Par hasard, nous sommes tombés sur deux apsaras que des fidèles honorent encore. Elles sont dans des niches invisibles du parcours habituel. La dame qui faisait des offrandes nous a dit que c'était les Queens.
Malgré son grand âge, cette nonne est une fidèle du temple. Depuis toujours et avec un sourire serein au monde qui la côtoie, elle psalmodie des prières pour les touristes qui le lui demandent, puis elle les bénit.


Neak Pean
Original ce temple situé au milieu d'un bassin qui servait aux purifications rituelles. Il date de la fin du 12ème s. comme beaucoup d'autres temples et doit son nom aux deux nagas dont les queues s'enroulent autour de lui.

Banteay Srei à 37km au N. de Siem Reap, 1.20h de tuk-tuk et 25 dollars. On y est arrivés à 6.45h et les gardiens nous ont laissés entrer, ce qui est inhabituel. Cela doit se savoir car nous étions déjà une dizaine. Aux autres temples, il faut attendre 7.30h pile. A 8.15h, quand nous sortions, une file interminables d'autobus bondés arrivait.
Ce temple est l'un de nos préférés. Ce qui nous a d'abord étonnés, c'est qu'il est petit par rapport aux autres temples d'Angkor. Pour beaucoup, c'est le bijou de la couronne angkorienne, et c'est vrai.
Il a été construit dans un magnifique grès rose que des artistes ont sculpté mur après mur, linteau après linteau. De plus, il est très bien préservé et restauré. 
Dès 1931, les français ont travaillé à la restauration du site, puis des suisses entre 2001 et 2006.

Il n'a pas été commandité par un roi comme les autres temples d'Angkor, mais par un Brahman, tuteur du roi Jayavarman V en 967. Mais des scientifiques pensent que les sculptures dateraient plutôt des 13-14èmes s. 
Les sculptures sont remarquables de finesse. C'est l'art Khmer dans toute sa splendeur.
Les personnages sont en relief sur un fond de feuilles et de fleurs.
Près de la sortie, un papa pataugeait dans les nénuphars et cueillait ces fleurs que sa fillette arrangeait dans ce panier. Ces fleurs sont délicieuses paraît-il; elles se mangent crues après les avoir trempées dans une sauce. MJo les a goûtées au resto végétarien de Battambang: vraiment délicieux avec la petite sauce maison.

Banteay Samre, sur la route au retour de Banteay Srei
C'est encore un temple du 12ème s. très bien restauré, un peu moins visité mais joli avec ses balustrades de nagas et ses flammes de pierre sur les toits.

Autour de l'esplanade royale où les hôtes de marque entraient, des lions et de nouveau, une longue balustrade de nagas.
Voici notre tuk-tuk et son conducteur, Peep. Nous avons fait une dizaine de sorties avec lui. Nous recommandons vraiment ce monsieur qui est très fiable. Il est venu nous chercher à notre hôtel parfois avant le lever du jour. Il arrivait souvent avant l'heure du rendez-vous. Ses prix sont tout à fait corrects : 7 dollars pour un coucher de soleil, 10 dollars pour Roluos, 15 dollars pour les temples d'Angkor Wat qui sont entre 7 et 14 km de Siem Reap, 25 dollars pour Banteay Srei qui est à 37 km. Si vous le voulez aussi, faites-lui téléphoner par votre hôtel : 092 202974. Il parle un peu l'anglais, assez pour comprendre les heures de rendez-vous, les destinations et les prix.


Battambang

Battambang est à env. 200 km au SO de Siem Reap par la route. Il faut compter 3h de bus ou 8.30h de bateau. Nous avons choisi le bateau (21 dollars p.p.) et ne le regrettons pas. 

C'était un voyage super intéressant car tout du long, nous passions entre des villages flottants entourés de jacinthes d'eau. 


                                                Bateaux-épiceries

 Ce qui nous a le plus emballés, c'est que nous avons pu voir ce peuple de l'eau dans leur vie de tous les jours : relever de grands filets avec un système de contrepoids, jeter leurs petits filets en éventail, sortir des nasses, se laver, laver la vaisselle, faire leurs commissions aux bateaux-épiceries... Tous les enfants batifolaient, plongeaient, se giclaient avec des cris de joie et de grands bonjours aux bateaux de touristes. 


                                                   Grands filets avec un système de contrepoids

En plus, nous suivions des yeux les vols des martins-pêcheurs, des hérons crabiers et des aninghas, ces oiseaux pêcheurs au long cou de serpent. 

En ce 30 janvier, les eaux sont assez basses, mais les agences vendent quand même les billets au risque de s'enliser. Nous étions une cinquantaine de touristes. A mi-parcours, on nous a mis sur 3 bateaux plus petits. Mais dans les méandres à mi-distance, on a commencé à frotter le fond, puis on s'est enlisés.
Plusieurs jeunes touristes français courageux dont Benoît, ont sauté dans la boue et par trois fois, ils ont repoussé le bateau en eau plus profonde. Les 2 responsables du bateau se marraient comme des baleines. Nous n'étions pas inquiets mais n'aurions pas trouvé très drôle de sortir sur la rive avec nos bagages et d'attendre un hypothétique moyen de transport pour rejoindre à Battambang.

Battambang
Info hôtel : Nous débarquons en fin d'après-midi et choisissons le Star Hotel à 13 dollars, pas loin du débarcadère. Mais la chasse d'eau est cassée, l'air conditionné goutte, la douche fuit de partout. Le lendemain, on trouve le Seng Hout Hotel à 18 dollars, douche chaude, bon lit, frigo, bouilloire, et tout proche du grand marché Psar Nat.
Info restaurant : Monorom Garden au croisement de Street 102 et Street 101 est un resto végétarien avec un buffet excellent aux heures de midi ou le soir. Le plat se paie au poids, env. 2 dollars p.p.

Battambang est une ancienne ville coloniale de l'Indochine française avec quelques bâtiments coloniaux du début 20ème s. Nous nous promenons le long de la rivière ombragée, allons faire un tour au marché ou dans des rues assez tranquilles.

Les cambodgiens nous sourient spontanément autant les enfants que les adultes. On se sent acceptés et bienvenus. Même les moines en procession pour récolter les offrandes des fidèles nous sourient, ce qui n'a pas été le cas en Thaïlande et au Laos.

Dernières prières avant le départ des moines. Ici, les fidèles leur donnent de l'argent plutôt que du riz comme au Laos. 
MJo a fait réparer une bague en argent au marché. Après une dizaine de manipulations et une demie-heure de travail, le bijoutier nous a demandé 1 dollar. Nous ne pensions pas que le salaire horaire au Cambodge était aussi bas.


Le marché de Psar Nat est intéressant. Ici du poisson séché sous toutes ses formes.
                                                   Des oeufs frais ou roulés dans la cendre
Les vendeuses essaient de nous expliquer ce qu'elles vendent, dans la bonne humeur et les éclats de rire. Ici, des poulets khmers nous disent-elles.
En ce 31 janvier, cette Canadia Bank dont le directeur est chinois, a loué les services d'une troupe de danseurs pour fêter l'entrée dans la nouvelle année chinoise. A la fin, le directeur a donné une enveloppe à chaque danseur... et à Claude. Il y avait dedans 2 billets d'un dollar que nous avons offerts à deux danseurs qui se marraient de nous voir recevoir aussi un cadeau. Plus loin, cette même troupe dansait devant d'autres commerces.


Killing Caves, à 12 km au SO de Battambang, tuk-tuk : 8 dollars Entrée : 2 dollars p.p.  Ne pas oublier de prendre l'application maps.me pour ne pas rater la bifurcation pour les Caves. Il faut env. 45 minutes à pied pour y arriver depuis le parking. Possible de louer une moto-taxi.
Battambang a été la deuxième ville à être évacuée de ses habitants par les Khmers rouges obéissant aux ordres de Pol Pot, Frère numéro 1. Pol Pot trouvait que les citadins étaient des exploiteurs et les a envoyés dans des camps de rééducation dans les campagnes. Il a massacré tous ceux qui n'obéissaient pas assez vite et qu'il ne jugeait pas assez soumis soit 1million 700mille personnes, adultes, enfants, moines, professeurs, médecins... Entre 1970 et 1980, vingt pour cent de la population du Cambodge mourrait de mort violente, de faim ou de maladie. 
Ici les condamnés étaient assommés et poussés dans le trou. Personne ne sait exactement combien sont morts à cet endroit, des milliers assurément. Les Killing Caves de Battambang sont un memorial pour rappeler aux cambodgiens et aux étrangers les horreurs vécues par ce peuple alors que nous, les français et les américains, nous fermions les yeux. 



Bouddha en construction, juste au-dessus du parking pour les Killing Caves.
Après une longue volée d'escaliers, on arrive face à face avec Bouddha. Pour le moment, seule sa tête a été sculptée. Quand les finances arriveront, le corps suivra.


                                                     Vue sur la plaine depuis le Bouddha
Cave des Bats ou Chauve-souris, à 100m du parking pour les Killing Caves.
Pendant la journée, ce n'est qu'un trou dans la falaise, mais à 18.05h chaque soir, des chauve-souris quittent leur caverne pour partir en chasse toute la nuit. 

Elles sont entre 900.000 et 1.000.000. Elles vont manger à 50 km à la ronde tous les insectes possibles dont beaucoup de sauterelles qui sont un fléau pour les rizières. Les cambodgiens ne mangent plus leurs chauves-souris car ils sont conscients que sans elles, ils perdraient 2.000 tonnes de riz chaque année. De plus, chaque mois, ils récoltent le guano des chauves-souris qu'ils vendent très cher comme fertilisant.


Phnom Banan, à 25km au sud de Battambang. Entrée : 2 dollars p.p. et 12 dollars de tuk-tuk

Ce temple du 11ème s. ressemble à ceux d'Angkor. Il est minuscule et niché en haut d'un escalier de 360 marches. Il comprend 5 stupas décorés de quelques sculptures. Claude est monté sans MJo à cause des escaliers. D'après lui, ce n'est pas un temple inoubliable surtout après avoir fait 8 jours de visites dans les temples d'Angkor. C'est une jolie grimpette à travers la forêt et les 25km de route pour y venir nous permettent d'observer la vie des villageois.
                                                        Wat Banan

Au retour, nous nous sommes arrêtés pour visiter l'une des 21 anciennes maisons khmers datant du début du 20ème s. et construites en bois. La visite de la maison Bun Roeung se fait en français par le neveu de la propriétaire qui avait été obligée de partir dans les camps de travail des khmers rouges. Sa maison n'a pas été trop abîmée par les khmers qui en avaient fait une cantine pour 200 personnes. Ces maisons peuvent être vues le long de la Route 1 à l'ouest de la rivière Sangker à env. 2 km au sud de Battambang, dans les environs de Wat Kor. 


Phnom Penh
Depuis Battambang, nous avons pris Golden Bayon Express minibus.  Prix: 10 dollars p.p. et 5.30h de trajet. Très confortable et belle route. Arrivée au centre-ville tout près des hôtels.
Info hôtel : Precious House Guesthouse sur Street 178, non loin de la rivière Tonle Sap et du Palais royal. Très bon hôtel, propre, personnel sympa, bruyant ces jours à cause de travaux juste à côté, 18-20-25 dollars suivant la chambre.
Info restaurant : en cliquant sur ce lien, vous pourrez voir comment confectionner vos spaghettis à la main :  https://youtu.be/-ejAhMaLqP0    


Musée du Génocide Toul Sleng S-21. Entrée : 3 dollars p.p. et 3 dollars pour le guide audio en français, indispensable pour comprendre. Pas besoin de 2 guides audio, il suffit de brancher les écouteurs de l'iPod sur le guide fourni. Tuk-tuk depuis la ville et retour en passant par les Killing Fields : 13 dollars. Le Musée du Génocide est à 4 km et les Killing Fields 10 km plus loin. 
La visite de ce lieu de sinistre réputation est très éprouvante, mais indispensable pour connaître un peu de ce qu'ont vécu les cambodgiens entre 1975 et 1979. En suivant les explications de l'audio guide, on éprouve toute l'horreur des conditions de vie et de mort de 20.000 innocents. On était tous les deux bouleversés par tant de violences et de tortures perpétrées par les khmers rouges, souvent des gamins, contre leurs propres compatriotes pendant près de 3ans et demi. 20.000 personnes sont arrivées dans ce camp, 7 seulement ont été retrouvées vivantes quand les khmers ont été chassés du pouvoir par les vietnamiens. Il existait 196 prisons comme celle-ci dans le pays.
                                     Pol Pot en haut et Douch en bas
Communiste, Pol Pot voulait une collectivisation radicale, un peuple de la terre. C'est pourquoi il a fait vider les villes de ses habitants, éliminant tout ceux qui savaient lire, écrire... Le pays est tombé dans le chaos, les khmers rouges étant incapables de le gérer. Ceux qui ne sont pas morts sous la torture sont morts de faim ou de maladie. Comme Staline, Mao, Hitler et d'autres dictateurs, Pol Pot a instauré un régime de terreur et d'horreurs. 
Tous ceux qui sont nés avant 1970 ont été touchés d'une manière ou d'une autre, victimes ou bourreaux. Notre conducteur de tuk-tuk a 47 ans. Ses parents instituteurs ont été tués tout de suite et leurs 4 enfants emmenés dans des camps. Ses 2 soeurs et son frère sont morts de faim. Il est le seul rescapé et me disait :  "Je ne peux pas visiter ce lieu, c'est trop dur." C'est seulement en 2004, sous la pression internationale, que des tribunaux cambodgiens se mettent en place pour juger les Khmers rouges encore vivants. Pol Pot serait mort en 1998 sans avoir été jugé et le vieux Douch, le pire tortionnaire du régime, n'a été jugé qu'en 2010 et a écopé d'une peine de prison à vie.  Il a dans les 70 ans. En côtoyant les cambodgiens, on comprend mieux qu'ils n'enseignent pas systématiquement dans les écoles le génocide des khmers rouges. Ils préfèrent m'a dit l'un d'eux, suivre l'enseignement de Bouddha : "Le pardon est la seule solution raisonnable car il faut rompre la chaîne des actes négatifs." MJo a trouvé un proverbe chinois qui convient bien à la mentalité des cambodgiens : "Celui qui recherche la vengeance doit se souvenir de creuser deux tombes." 
                          Stupa Memorial rempli des ossements des victimes


A notre avis, il n'est pas indispensable d'aller aux Killing Fields qui sont des prairies parsemées de trous qui étaient remplis de cadavres. Les milliers d'ossements sont maintenant rassemblés dans un stupa memorial. Si l'on a visité le Musée du Genocide, on est tellement sous le choc qu'il n'y a pas besoin de rajouter encore à l'horreur en allant voir où ces pauvres gens ont été assassinés. Claude n'en pouvait plus, c'est MJo qui tenait à voir aussi ces lieux de massacres où toutes les nuits, des camions amenaient les prisonniers pour les achever, sans utiliser de précieuses munitions. Dans le Cambodge, 300 terrains d'exécution et charniers comme celui-ci ont été découverts. Entrée : 3 dollars p.p. et 3 dollars pour le guide audio en français, indispensable pour comprendre.
                     Pour terminer cette page Cambodge, le Palais royal.

En conclusion, le Cambodge est un pays qui nous a beaucoup plu. Les cambodgiens sont des gens aimables, souriants et l'on se sent bienvenus. Les temples d'Angkor sont incontournables. Il faut si possible les déguster à petites bouchées à raison de 2 à 3 temples par visite. Ainsi on apprécie chacun à sa juste valeur car les temples ne se ressemblent pas. Il nous est d'ailleurs difficile de donner un ordre de préférence parmi nos 8 visites.
Le trajet de Siem Reap à Battambang par bateau est aussi à ne pas manquer pour découvrir la vie sur l'eau. 
A Phnom Penh, le Musée du Génocide est à visiter pour comprendre l'histoire de ce peuple qui a subi les khmers rouges et le régime de Pol Pot il y a 40 ans.


Pour nous contacter, utilisez plutôt cette adresse email: lesrabenvadrouille@gmail.com

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